Vous avez souvent mal au dos ? Vous remarquez que votre posture du dos change ou se voûte ? Vos épaules ont tendance à se positionner en avant ? C’est le moment de vous intéresser à la cyphose thoracique. Cette affection touche l’enfant et aussi l'adulte. Plutôt méconnue, la cyphose dorsale est une lente déformation de la courbure vertébrale. Rapidement prise en charge, elle peut être traitée efficacement et permettre de mener une vie quotidienne pleine et satisfaisante.
Avoir un dos légèrement arrondi est tout à fait normal. Il y a des personnes chez qui le dos est plus arrondi que pour d’autres, tout dépend des morphologies physiologiques. Cependant, certaines pathologies sont liées à une courbure du dos qui s’accentue au fil du temps. Il y a lieu de s’orienter vers son médecin pour une consultation si cela vous arrive ou arrive à une personne de votre entourage. Quand la colonne vertébrale a tendance à se modifier et se courber de plus en plus avec un dos qui se voûte, nous sommes dans le cas d’une hypercyphose. Il y a à cela des causes, des symptômes d’alerte et des traitements médicaux pour une prise en charge.
La cyphose thoracique se place dans la prolongation de la colonne lombaire. Cette partie de la colonne vertébrale est rattachée aux côtes. Elle joue un rôle fondamental dans la biomécanique ventilatoire de l’abdomen (les côtes, le diaphragme, les poumons, les muscles inspirateurs accessoires, etc.). Le signe distinctif de la cyphose est défini comme une accentuation de la convexité dorsale. Il peut modifier de façon significative la biomécanique de la colonne vertébrale et l'équilibre général de la colonne vertébrale. De ce fait, ces changements peuvent interférer avec le fonctionnement vital des chaines musculaires et des articulations vertébrales ; cela va générer des troubles organiques de l’abdomen et respiratoires pouvant entraîner des douleurs intenses et des complications inhérentes.
Voici les deux types de cyphoses excessives les plus répandues : la cyphose flexible avec une érection du rachis possible et la cyphose fixe avec une érection du rachis impossible.
La colonne vertébrale se décompose en trois courbures particulières qu’il est bon de connaître dans le cadre d’une recherche d’informations sur le dos voûté : la lordose lombaire (5 vertèbres) à concavité postérieure ; la cyphose thoracique (12 vertèbres) à convexité postérieure et la lordose cervicale (7 vertèbres) à concavité postérieure.
Dans son ensemble, la colonne vertébrale, ou encore appelée le rachis, est une structure osseuse composée de 33 vertèbres superposées les unes sur les autres. La colonne vertébrale débute à la base du crâne et continue jusqu’au bassin. Son rôle est purement mécanique puisqu’elle maintient le tronc d’une personne dans une position assise ou debout. Elle coordonne également les mouvements du tronc. Elle joue un rôle neurologique en garantissant la protection de la moelle épinière dans le canal vertébral. La moelle épinière va de la première vertèbre lombaire puis elle se prolonge par un ensemble de nerfs appelé « queue de cheval » dédié aux membres inférieurs et au périnée.
La colonne vertébrale est donc composée de 33 vertèbres qui constituent cinq segments rachidiens :
Le rachis cervical: il est constitué de 7 vertèbres au niveau du cou, unies par des disques intervertébraux et des ligaments très puissants ;
Les 12 vertèbres thoraciques ou dorsales : elles sont situées derrière le thorax et forment le rachis dorsal (ou rachis thoracique). Sur ces vertèbres viennent s’articuler les côtes fixées en avant au sternum constituant le thorax ;
Les 5 vertèbres lombaires forment le rachis lombaire ;
Les 5 vertèbres soudées du sacrum constituent la partie postérieure du bassin ;
Les 4 vertèbres coccygiennes.
Entre les vertèbres se trouve un disque intervertébral fait d’une partie centrale de type gélatineux très hydratée sans nerf appelé le noyau pulpeux et entouré d’un anneau fibreux composé de divers collagènes et de cartilage. Ces disques jouent le rôle d’une articulation avec la fonction d’amortisseur et de transmission des différentes pressions exercées à chaque mouvement de la colonne vertébrale. Sous les effets des activités de la vie quotidienne, le disque intervertébral est le siège de phénomènes dégénératifs qui peuvent être des fissures de la périphérie du disque avec une déshydratation de son centre.
Le rachis cervical est la partie très mobile. Il sert de protection à la portion haute de la moelle épinière. Le rachis thoracique est quant à lui peu mobile. Il est beaucoup moins exposé aux lésions dégénératives. Son rôle est de protéger les organes de la cage thoracique (le cœur et les poumons) ainsi que la moelle épinière thoracique. Le rachis lombaire est très mobile. Il s’expose ouvertement aux lésions dégénératives.
Les différentes structures contenues dans le canal vertébral sont multiples. On peut retenir essentiellement les racines nerveuses de la queue de cheval qui assurent l’innervation sensitive et motrice des membres inférieurs. Les racines nerveuses proviennent de la moelle épinière et sortent de la colonne vertébrale par des orifices appelés foramens. Dans la situation d’une lésion cervicale ou thoracique, la moelle épinière est directement menacée avec des risques de tétraplégie. Au niveau du rachis lombaire, les structures menacées sont les nerfs des membres inférieurs moins fragiles. Par ailleurs, il existe des risques de trouble du sphincter en cas de lésion des nerfs de la queue de cheval dans certaines pathologies (hernie discale, fracture lombaire).
Plusieurs signes ou symptômes permettent de suspecter une cyphose thoracique. Celle-ci occasionne des gênes ou des dysfonctionnements de l'organisme. Une consultation est alors indiquée chez le médecin traitant qui orientera vers un rhumatologue ou un ostéopathe pour réaliser un bilan complet.
Voici quelques situations ou troubles observables :
Le mal de dos est un signe révélateur et il s’accompagne de douleurs musculaires et de raideurs diffuses chroniques le long du rachis pouvant être mécanique si elles sont ressenties à la suite d’un mouvement ou inflammatoire si elles sont présentes à tous les mouvements et sont ressenties la nuit.
Les douleurs cervicales et de la charnière dorso-lombaire
La diminution des capacités respiratoires
Les déformations vers la convexité de cette cyphose
L’hyperlordose lombaire et cervicale par compensation
L’augmentation de la sensibilité et de la douleur à la suite d’une activité physique ou d’une station assise prolongée.
La cyphose du dos est plus répandue chez les hommes que les femmes. Cependant, les femmes âgées peuvent avoir des signes très marqués de la cyphose avec une déviation de la colonne vertébrale accompagnée d’une ostéoporose. Son diagnostic s’effectue par un examen physique chez le professionnel de santé qui confirmera la courbure anomale de la colonne vertébrale. Un bilan médical sera également effectué pour constater tout changement dans le système nerveux (neurologique) comme des sensations de faiblesse, de la paralysie ou des sensations nouvelles le long de la courbe de la colonne. Les examens prescrits peuvent être une radiographie de la colonne vertébrale, des tests de la fonction des poumons si la cyphose gêne la respiration, une IRM et un test de densité osseuse.
Selon le morphotype familial ou ethnique, deux causes primaires sont observées :
La malformation congénitale et la cyphose constitutionnelle familiale dite flexible (elle se réduit en hyperextension thoracique).
La cyphose thoracique peut apparaitre à la suite d’un ou plusieurs facteurs annexes qui impactent la biomécanique articulaire des vertèbres thoraciques et leur qualité osseuse :
Chez l'enfant et l'adolescent à la suite d’une anomalie de la croissance :
Une mauvaise posture de l'enfant : une mauvaise assise comme un pied placé sous la fesse ou les coudes tout le temps au repos sur la table peuvent développer une musculature dorsale insuffisante.
Le poids du cartable chez l'enfant est important. Il ne doit pas dépasser 1/3 du poids du corps et il doit comporter une sangle de serrage abdominale pour ne pas favoriser la projection du tronc vers l'avant.
Une musculature surdéveloppée à la suite de séances d’exercices de musculation effectués trop jeune.
La maladie de Scheuermann : c’est une ostéochondrose vertébrale de croissance en particulier chez le garçon. Elle peut entraîner une cyphose fixe. Elle se présente par des douleurs et des raideurs thoraciques après une station assise prolongée ou un exercice physique. La difformité physique du dos peut être nettement marquée et affecter au moins 3 vertèbres consécutives. La maladie n'évolue pas après la croissance, les atteintes vertébrales restent irréversibles.
Une épiphysite vertébrale de croissance peut faire son apparition pendant la puberté avec des lésions sévères et douloureuses. C’est une atteinte fréquente d’origine inconnue vue comme une anomalie de la constitution osseuse.
L'hypercyphose infantile est souvent asymptomatique, cela rend son diagnostic tardif.
De nombreux adolescents présentent une hypercyphose visible depuis quelques années et ils se plaignent de sérieuses douleurs dues à la fragilité de leur colonne vertébrale lors de leur croissance pubertaire. Il est indiqué de ne pas attendre et d’orienter l’adolescent vers une consultation chez le médecin traitant le plus tôt possible.
Chez le sujet âgé, une altération du tissu osseux se signale
L’ostéoporose vertébrale est une fragilisation généralisée des vertèbres avec un tassement des vertèbres et une dégénérescence des disques intervertébraux particulièrement souffrantes.
La poliomyélite est aussi une cause de l’hypercyphose. C’est une maladie neuromusculaire virale invalidante qui peut être évitée grâce à une vaccination pendant l’enfance.
L’hypercyphose est une cyphose sous sa forme grave. Elle se présente sous une courbure thoracique exagérée. Sa forte convexité postérieure donne un dos à l’aspect voûté et bossu. Plusieurs symptômes parfois très douloureux et invalidants sont présents au quotidien chez les personnes atteintes :
Un enraidissement généralisé de la cage thoracique rendant difficile le mouvement de se baisser ;
Une déformation de la partie antérieure du corps vertébral à cause de son éloignement de la ligne de gravité corporelle ;
Une marche lente et laborieuse ;
Une ostéoporose et une arthrose vertébrale précoce se signalent ;
La scoliose thoracique apparait due au changement de la biomécanique thoracique.
Dans le cas d'une cyphoscoliose, des effets secondaires se manifestent comme l’altération sévère des fonctions respiratoires et digestives. Celles-ci sont dues à une réduction d'amplitude de la cage thoracique rendant difficile la pleine respiration.
Dans le cas plus rare d'une cyphoscoliose grave, une atteinte de certaines fonctions vitales est engagée. L’apparition de pathologies pulmonaires telles que l’hypertension artérielle pulmonaire ou les bronchites, l’émergence de pathologies cardiaques peuvent faire leur apparition telles que l’insuffisance ventriculaire droite causée par la nette réduction du mouvement du thorax.
Dans le cas d’une légère accentuation de la cyphose dorsale, un changement de posture est à corriger. Il suffit à limiter les symptômes et il ralentit toute progression. La prise de conscience des mauvaises postures est très importante pour limiter la progression de cette pathologie.
Dans le cas d’une hypercyphose, les spécialistes préconisent des séances d'ostéopathie et des exercices de kinésithérapie pour soulager efficacement les douleurs :
La prise régulière de médicaments visant à renforcer le tissu osseux (Calcium, Vitamine D).
Une pratique régulière d'exercices de renforcement de la musculature dorsale est conseillée.
Un entretien de la biomécanique respiratoire avec une localisation sur la phase inspiratoire est efficace.
Une nouvelle harmonisation musculaire avec un renforcement des extenseurs en métabolisme aérobie.
Dans les situations les plus graves, des prescriptions médicales d’anti-inflammatoires, d’un traitement antalgique ou des décontractants musculaires sont indiquées. Cependant, s’il n’y a pas de résultats satisfaisants, une opération chirurgicale de redressement de la colonne vertébrale sera programmée. Cela est relativement peu fréquent et est réservé uniquement pour les situations d’une courbure supérieure à 70°.
Pour les sujets jeunes, le port d’un corset peut être envisagé pendant au moins 4 semaines accompagné de séances de musculation du dos. Cela a pour effet de ralentir l'accentuation de l’hypercyphose. Cette solution combinée assouplit les structures musculo-ligamentaires et donne des résultats de correction visibles.
Pour les sujets plus âgés, l'atteinte ostéoarticulaire et la déformation thoracique sont dans la plupart des cas trop importantes pour envisager tout traitement de correction.
Habitude n°1 – Corriger une mauvaise attitude posturale le plus tôt possible
Habitude n°2 – Éviter le port de talons hauts
Habitude n°3 – Exécuter des étirements réguliers des membres et de la colonne vertébrale
Habitude n°4 – Faire de l‘exercice et entretenir sa musculature lombaire et abdominale
Habitude n°5 – Veiller à garder un poids normal
Habitude n°1 – Demander à l'enfant de marcher avec le cartable au dos tout en positionnant ses mains derrière le dos ou encore en tenant les bretelles.
Habitude n°2 – La hauteur du bureau ou de la table a une grande importance pendant la croissance de l’enfant. Il est recommandé d’incliner le pupitre de 15 % vers soi pour limiter la cyphose cervico-thoracique et éviter une projection de la tête trop vers l'avant.
Habitude n°3 – Pour une cyphose thoraco-lombaire, la manière de s’asseoir peut être revue : il est conseillé de s’asseoir en bout de siège ou encore de maintenir celui-ci incliné vers l'arrière avec l'utilisation d'un coussin triangulaire. La position des pieds sera en arrière de l'assise.
Une consultation chez l’ostéopathe permet à ce professionnel de réaliser une étude approfondie du tonus postural en statique et en dynamique tout en déterminant un axe de traitement et des conseils adaptés à la situation du patient consultant. Cette consultation jour un rôle majeur puisqu’elle permet de dépister puis de diagnostiquer une hypercyphose.
Dans le cas d’un diagnostic précoce, une observation de l’étude des chaines musculaires, des dysfonctions articulaires, viscérales et fasciales sont des éléments à prendre en compte pour une connaissance approfondie de la pathologie chez le patient. À l’issue d’observations et d’examens, une thérapie durable et individualisée sera prescrite pour une prise en charge des douleurs significative et une limitation de la progression de l’hypercyphose thoracique.
L’ostéopathe peut déterminer la cause des souffrances chez le patient. Il évaluera les facteurs aggravants en détectant leurs sources exactes et il saura confirmer si les douleurs sont d'origine musculaire, articulaire, osseuse, viscérale ou fasciale.
Le DPA Med de Satisform est disponible chez les professionnels de la santé qui prennent en charge le traitement et le suivi de patients affectés par des maladies articulaires localisées le long de la colonne vertébrale. Grâce à cet équipement médical, différents types de suivi pourront être administrés de façon personnalisée allant d’exercices et étirements des membres, des articulations et des muscles pour soulager des douleurs, pour corriger une mauvaise posture ou rééduquer une scoliose thoracique.
Le dispositif médical DPA Med aide les patients avec effectuer leurs mouvements en douceur pendant les exercices, il peut aider à retrouver un meilleur équilibre de la marche ou enseigner de nouvelles méthodes de respiration, de posture et d’exécution des gestes du quotidien.
Par des séances d’exercices lents et progressifs sur une période donnée, une libération des dysfonctions articulaires donnera un bienfaisant gain d’amplitude des membres et du bassin. Les sensations d’enraidissement seront ainsi atténuées, les exercices pousseront les muscles de la colonne vertébrale thoracique à se relâcher lentement offrant un nouveau confort des postures dorsales.
Les axes de traitement sont personnalisés et les exercices sont strictement indiqués pour le patient consultant. Une surveillance dans le temps et un suivi des progrès sont toujours mentionnés dans le dossier du patient par le professionnel de santé accompagnant.
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