Etude sur l'allongement dynamique de la colonne vertébrale

L’extrait du travail de S.M. Starikov « Les approches modernes pour l’allongement de la colonne vertébrale » 

Etude scientifique et empirique « Les approches modernes pour l’allongement de la colonne vertébrale » - gagnant du concours de l’Union professionnelle des thérapeutes manuels de Moscou « La vertèbre en or » pour l’étude la plus significative dans le domaine de la médecine manuelle en 2009. 

S.M. Starikov , le spécialiste principal de la gymnastique médicale du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie, Directeur du département du culture physique de la réhabilitation  de l’Institut de la formation continue des médecins du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie, docteur en médecine,  colonel du service médical.

L’allongement dynamique de la colonne vertébrale

Aujourd’hui, l’une des voies les plus prometteuses dans la recherche sur la prophylactique et le traitement des maladies de colonne vertébrale est l’allongement qui soulage du poids de la colonne vertébrale et les basculements, assurant la redynamisation du tonus musculaire.

Ce type de l’action combinée est connu depuis longtemps dans la thérapie manuelle en tant qu’un des moyens de « mobilisation ». L’un des fondateurs de la thérapie manuelle moderne, Karel Lewit, dans son œuvre fondamentale « Médecine manuelle » a écrit à ce sujet : « …avec les mouvements rythmiques, répétitifs et passifs en surmontant la tension à la fin du mouvement, sur n’importe quel segment de la colonne vertébrale, après 10-20 répétitions on peut enlever le blocage, même sans avoir recours à la manipulation. La mobilisation est non seulement la préparation mais également une alternative à la manipulation. ». Le cœur de l’intervention dans le cas présent consiste dans la baisse du tonus musculaire et la récupération du volume des mouvements dans n’importe quel segment moteur, grâce à l’action oscillatoire non spécifique sur les muscles, qui maintient ce segment dans une position définie.

Avec la mise en pratique de nouvelles méthodes de soin, y compris ceux utilisant les mouvements oscillatoires automatisés, ainsi que les programmes spécialisées de l’allongement passif, a apparu une possibilité de doser les procédures en fonction de l’amplitude, fréquence, intensité et la durée de d’intervention ainsi que le choix de programmes selon les caractéristiques individuelles du patient.

Dans le but de l’uniformisation de terminologie et systématisation de nos représentations sur cette action physique, nous proposons un terme : allongement dynamique, qui sous-entend une sollicitation simultané de la colonne vertébrale (ou un autre segment moteur) de deux composants : de traction (ou celle qui allonge le long de l’axe principal) et dynamique, faisant les oscillations cycliques sur les plans adjacents. Plus loin seront présentés les arguments qui démontreront l’intérêt de cette approche.

 

Le fondement théorique du mécanisme de l’action de l’allongement dynamique de la colonne vertébrale. 

Plusieurs mouvements oscillatoires mécaniques ont lieu simultanément dans l’organisme de la personne. A l’origine de la plupart d’eux se trouve la contraction musculaire ainsi que la possibilité de changement des qualités élastiques de différents tissus.

Comme exemple des oscillations dynamiques nous pouvons citer :

  • Pou (contraction rythmique de cardiomyocytes, menant à la contraction du cœur et au mouvement ondulatoire du sang dans les vaisseaux qui changent de tonus);
  • Respiration (rétraction périodique du diaphragme et de tous les tissus musculaires respiratoires durant les phases de l’inspiration et de l’expiration);
  • Péristaltisme (les mouvements provoqués par les rétractions périodiques de la tunique musculaire lisse des organes du tube gastro-intestinal ainsi que d’autres organes creux);
  • Rythme cranio-sciatique (« respiration primaire » - micro mouvements des os du crane ainsi que de la colonne vertébrale);
  • La marche (les mouvements oscillatoires du bassin, membres inférieures et de tout système locomoteur lors du déplacement d’un homme dans une position verticale);
  • Mastication (rétraction des muscles masticats et les mouvements de la mâchoire inférieure) ;
  • Rythme frictionnel (mouvements du bassin lors de l'acte sexuel) ;
  • Clignement des yeux (Rétraction périodique des muscles qui descendent la HYPERLINK "http://www.multitran.ru/c/m.exe?t=128156_4_2"paupière) ;
  • Autres mouvement de l’homme, qui ont un caractère répétitif et cyclique.

Cependant, tout acte de mouvement peut être considéré comme une partie séparée (ou ensemble) de quelques mouvements oscillatoires des différents segments moteurs. Les caractéristiques physiques universellement admises des oscillations mécaniques sont :

  • Amplitude des mouvements – La distance du point « 0 » au dernier, extrême point du mouvement mécanique dans une direction (selon certaines sources amplitude c’est une distance entre les deux points extrêmes).
  • Fréquence des oscillations, se traduit en quantité de mouvements par une unité de temps.
  • Période des oscillations, est directement lié à la fréquence et égale au temps d’un cycle oscillatoire complet.


Crédit photo : AdobeStock.com

Les caractéristiques des oscillations
Les caractéristiques des oscillations

La particularité des oscillations mécaniques consiste dans le fait qu’elles sont susceptibles de se diffuser dans les directions différentes ainsi que de se juxtaposer en provoquant une amplification mutuelle (jusqu’à l’apparition d’un phénomène -- résonance) ou au contraire mener à «l’étouffement » (diminution) de l’amplitude des oscillations communes.
En se penchant sur la question des myofibrilles, en tant que la principale force motrice des mouvements oscillatoires de l’organisme humain, nous pouvons supposer, que la périodicité des processus de l’excitation et refrènement dans le myocyte, menant à sa contraction et un relâchement qui suit, sont directement liés à la périodicité des mouvements principales d’un homme.
Comme on le sait, la pulsion non spécifique déclenchante pour l’activation de n’importe quelle cellule d’un organisme vivant (neurone, myocite, cellule sécrétrice) est un potentiel d’action (PA). Lors d’une expérimentation, lors de la stimulation d’un muscle par une impulsion unique électrique d’une force supraliminaire (analogique PA), il apparaît une contraction musculaire unique d’une forme spécifique. D’après les informations de différents auteurs, sa durée globale est de 80 à 120 msec, et durant ce temps on distingue les périodes suivantes : période de contraction latente (cachée) (5-15 msec) ; phase de raccourcissement (40-50 msec) ; phase de relâchement (40-50 msec).

Les caractéristiques d’une contraction unitaire musculaire
Les caractéristiques d’une contraction unitaire musculaire

L’innervabilité d’un muscle pendant les différentes phases de contraction varie : c’est ainsi qu’au début d’une période latente elle grandit, après elle s’arrête net et elle apparaît de nouveau au niveau élevé au début de la phase de contraction, ensuite elle diminue progressivement et tout le temps restant jusqu’à la prochaine période latente elle reste normale.
Une contraction musculaire unique, qui résulte de l’expérimentation, est un prototype de contraction d’une unité motrice (UM) séparée. Lors de tout mouvement musculaire l’homme utilise simultanément plusieurs UM, qui travaillent dans un ordre spécifique. Une certaine partie des UM, en se contractant et en se relâchant alternativement, assurent le tonus musculaire, et de nombreuses UM se trouvent dans un état de repos et s’activent seulement à la réception d’un signal correspondant, après quoi advient une synchronisation de leur travail et grâce à la potentialisation des contractions s’effectue un mouvement programmé.
L’analyse de l’intégralité des mouvements oscillatoires mécaniques dans l’organisme humain est assez complexe à cause de leur grand nombre, multidirectionnalité, différence des amplitudes et des cycles. Néanmoins nous pouvons dire que l’équilibre dynamique de toutes les oscillations est un des fondements non seulement de la stabilité bio- mécanique de l’homme, mais aussi du système de son homéostasie dans son ensemble.
L’unité fonctionnelle d’un muscle du squelette est l’unité motrice (UM)- l’intégralité des fibres musculaires, qui s’innervent par les axones d’un motoneurone. L’innervation et la contraction des fibres qui font partie d’une composition d’une UM se produit simultanément, après le développement de PA et le rejet du réticulome sarcoplasmique des ions Ca2+.

Schéma fonctionnel de travail d’une unité motrice (UM)
Schéma fonctionnel de travail d’une unité motrice (UM)

D’après la « Théorie du filament glissant » (interactions cycliques entre filaments) : les têtes de myosine s’attachent sur les molécules d’actine et forment des cross-bridges ; les têtes de myosine subissent une transformation qui résulte en une force exercée sur les filaments fins. Lors du processus de contraction du tissu musculaire se déroulent les transformations suivantes :

Transformation électrochimique :
• Création du PA
• Diffusion du PA à travers les lymphocites T et du réticulome sarcoplasmique, augmentation de la concentration intracellulaire des ions Ca2+.

Transformation chimio mécanique :
• Interaction des ions Ca2+ avec le troponine, libération des centres actifs sur les filaments fins (actin)
• L’interaction de tête de filament épais (myosin) avec le filament fin (actin), pivotement de la tête de filament épais et le développement d’une traction élastique.
• Glissement réciproque des filaments fins et épais, diminution de la taille de sarcomère, augmentation de tension ou raccourcissement du tissu musculaire.

Mécanisme du « filament glissant »
Mécanisme du « filament glissant »

D’après les évaluations des différents auteurs, la durée d’une contraction musculaire unique est de 0,08 à 0,12 sec. Le travail continu des miofibrylles avec une telle fréquence a un caractère de fibrillations (palpitations). Etant donné l’épuisement rapide des ressources énergétiques, ce processus ne peut pas durer longtemps. La période de rétablissement dépend du processus de resynthèse d’une principale union macroergique d’un organisme vivant- ADÉNOSINE TRIPHOSPHORIQUE ACIDE (ATP). Les réserves d’ATP dans une cellule musculaire sont d’environ 3-7 mmol/L. Cette quantité est suffisante pour seulement quelques contractions musculaires successives uniques. Pour un maintien du travail musculaire long il faut un renouvellement continu de l’ATP jusqu’au niveau de concentration requis, qui s’opère chaque seconde. Ce faisant, les variations physiologiques du niveau de l’ATP dans les fibres musculaires donne le rythme optimal des oscillations mécaniques de tout l’organisme.

La suite périodique de récupération – dilacération de l’ATP (B.S. Dobroborski 1998 )
La suite périodique de récupération – dilacération de l’ATP (B.S. Dobroborski 1998 )

Uo niveau de l’équilibre attendu
Umax niveau maximal de l’ATP, Umin – le niveau minimal de l’ATP
Ua niveau moyen de l’ATP ; t- 1sec

 

Etant donné que le moyen le plus utilisé pour accumuler l’énergie est le processus de phosphorylation oxydante de l’ATP, nous pouvons supposer que le rythme physiologique d’un tissu musculaire dépend de la vitesse de cette réaction biochimique, qui à son tour est lié à la consommation l’oxygène lors du processus de respiration tissulaire. Celle-là, comme nous le savons, dépend de la circulation sanguine, actionnée par les contractions de myocarde et liée directement à la fonction de la respiration externe. De cette façon, la plupart des rythmes musculaires (moteurs) d’un homme sont étroitement liés.

 

 

L’interconnexion de l’activité musculaire avec certains processus dynamiques
L’interconnexion de l’activité musculaire avec certains processus dynamiques

Etonnamment, nous découvrons qu’en analysant les causes historiques d’adoption par l’humanité d’une unité minimale entière du temps – 1 seconde, nous pouvons supposer que ce choix est issu du rythme biologique naturel du tissu musculaire. C’est-à-dire que précisément une durée physiologique moyenne d’une oscillation de myofibrille pourrait être un prototype du standard des unités de mesure du temps- 1 seconde. Et une unité de mesure de fréquence des vibrations, adoptée de nos jours- 1 hertz (1 hertz – une vibration par seconde) est justement une fréquence des oscillations physiologiques du tissu musculaire.
En tant que preuve de cette hypothèse peut servir une relative synchronie du pou (1 battement par seconde au repos) et le rythme de la marche ordinaire d’un homme (1 pas par seconde). Tout en étant, le phénomène de la marche peut être considéré comme un exemple d’un mouvement oscillatoire universel et synchronisé lors duquel, sous contrôle du système nerveux central, s’utilise successivement le travail des groupes musculaires distincts, qui mène au changement alterné de position dans l’espace des segments moteurs multi facettes, ayant un certain poids et entraînant de manière inerte d’autres segments, qui à leur tour se trouvent dans une antiphase du mouvement et avec une même fréquence, comme les pendules suivent leur trajectoire.
Il existe également un certain rythme d’une respiration détendue lié à la fréquence des vibrations en 1 hertz, précisément : inspiration- 1 sec, arrêt sur l’inspiration (pour la réalisation de l’échange gazeux) -1 sec, expiration- 1 sec, pause pour la récupération après l’expiration- 1 sec.

Rytmogramme de respiration, Battement du cœur et de rythme cranio-sciatique
Rytmogramme de respiration, Battement du cœur et de rythme cranio-sciatique

C’est logique que l’action des oscillations mécaniques extérieures sur l’organisme de l’homme avec une fréquence proche d’une vibration par seconde (1 hertz), a un grand degré de synchronie avec des oscillations intérieures du tissu musculaire, c’est pour cette raison que l’utilisation des ces oscillations dans un but thérapeutique est justifiée.
De telle manière, l’étude des processus oscillatoires physiologiques, se déroulant dans les tissus musculaires de l’homme est liée à un grand spectre des problèmes, résolues au stade actuel du développement de la thérapie manuelle et la médecine dans son ensemble. Si l’on prend en compte le fait que les muscles anti gravité subissent une tension statique permanente, ce qui peut avoir pour effet l’apparition de nombreux disfonctionnements statique-dynamiques, et l’utilisation d’étirement dynamique sur eux, inverse à la direction d’une force de gravité, contribue à la récupération la plus complète de la mobilité, tonus musculaire et l’activité motrice dans son entier.
Nous pouvons considérer comme un rythme le plus physiologique des allongements oscillatoires dynamiques le rythme proche de rythme de métabolisme (échange) énergétique à l’intérieur de la cellule musculaire qui est d’environ 1 par seconde. L’utilisation des oscillations d’une fréquence de 0.5 à 1 hertz contribue au relâchement physiologique des muscles, rétablissement de leur balance énergétique et permet également agir non seulement sur les structures anatomiques de la colonne vertébrale mais également de stimuler les processus de microcirculation à l’intérieur d’elle. De surcroît, nous observons une synchronisation des principaux rythmes dynamiques de l’organisme : contraction- étirement des muscles, rythme de la marche, respiration, rythme cranio-sciatique, différents rythmes des organes etc.…
Contrairement à l’étirement statique, lors de l’action de l’étirement dynamique s’opère un changement du vecteur de traction, ce qui permet d’agir avec une intensité variable sur des groupes musculaires diverses. L’intensité de l’effort peut varier de quelques centaines de grammes aux plusieurs dizaines de kilogrammes. Suite à la simultanéité de l’action d’oscillation et de traction, les muscles paravertébraux et « les muscles profonds du dos (courts et longs) » éprouvent une tension et relâchement alternés, ce qui non seulement augmente l’effet de la thérapie poursuivie, mais également contribue à la prophylactie active des dorsopaties (dorsopathy- maladies du dos). L’étirement dynamique de la colonne vertébrale peut être effectué par un spécialiste (de façon manuelle) soit en utilisant l’équipement spécifique. Le moyen le plus efficace d’y parvenir est d’utiliser l’équipement programmable avec une possibilité de réglage de différentes programmes d’étirement, qui varie en fonction des particularités de chaque patient (sexe, âge, poids, taille, et autres) et qui changent au niveau de l’amplitude, fréquence et de la force de traction.

Demande de renseignement

Ce site utilise des cookies et vous donne le contrôle sur ce que vous souhaitez activer. Le contenu de ce site Internet est destiné aux professionnels de santé et assimilés. Conformément à la loi 2011-2012 du 29 décembre 2011, veuillez confirmer le fait que vous êtes un professionnel de santé Tout accepter Personnaliser